TEXTES

 

IMPERIAL PALACE

Je tourne sur la place et face à la statue
je longe l'avenue à gauche la cinquième rue
je marche encor' un peu je retrouve l'impasse
l'enseigne est toujours bleue à L'IMPÉRIAL PALACE

Oui depuis l'an dernier j'ai beaucoup voyagé
Donnez-moi s'il vous plait la même chambre meublée
le temps est ce qu'il est c'est ce que vous disiez
à L'IMPÉRIAL PALACE rien ne change jamais

Oui depuis des années la fille du premier
aime celui du troisième mais celui du troisième
n'a jamais abordé la fille du premier
à L'IMPÉRIAL PALACE on n'aime jamais assez

C'est toujours le matin
qu'les flics viennent arrêter
le fils des portugais ils frappent sans parler
et la mère de nettoyer le sang dans l'escalier
à L'IMPÉRIAL PALACE le ménage est bien fait

Et le p'tit portugais est toujours relâché
et ses doigts sont cassés et son crâne est rasé
sa chambre est relouée il chiale sur le palier
A l'IMPERIAL PALACE on paye à la journée

Un trav'lot décharné tout'la nuit va l'soigner
et leur sang se mêlera à la blanche des paumés
on transpire comm' on peut
quand le jour est levé
à L'IMPÉRIAL PALACE on peut tout acheter

Et l'on n'est jamais sûr
quand l'chômeur du dernier
arrache le papier-peint il crève de rien
c'est vrai
plus d'argent plus faim quatre suicid' avortés
à L'IMPÉRIAL PALACE rien n'avorte jamais

La folle du rez-de-chaussée
peint ses seins en violet
elle se frotte pour jouir à un chien empaillé
si on a d'quoi payer on nous laisse regarder
à L'IMPÉRIAL PALACE y' a de quoi s'amuser

Oui vous m'accompagnez
en haut de l'escalier
et vous ouvrez la chambre
confortable et meublée
mais oui je vous promets
je n'vais pas m'échapper
à L'IMPÉRIAL PALACE
le repos est complet

Vous allez me laisser
avant de refermer
et de jeter la clé de la chambre à tout jamais
avant de monter le mur et que tout soit bouché
à L'IMPÉRIAL PALACE éteignez s'il-vous-plait

J'ai beaucoup voyagé je suis très fatigué
Merci de me donner la même chambre meublé
le sommeil sera ce que je veux
vous me le promettez
à L'IMPÉRIAL PALACE
tout est vraiment parfait

Je laisse dans ma valise de quoi bien vous payer
quant à la montre en or moi-même je l'ai arrêté
surtout s'il-vous-plâit ne la faites pas réparer
elle est si belle comme ça il ne faut rien changer
à l'IMPERIAL PALACE mon destin est tracé...

Texte: Jean GUIDONI (Lisbonne Mai 1989)
Musique: Bernard ESTARDY/JAIRO (Saint-André-les-Alpes Août 1989

Universal Music Publishing & Editions Malambo
© 1990 avec l'aimable autorisation des
Editions Universal Music Publishing.

VÉRONE VERONAL

VÉRONE VERONAL
je peins ta ville en rouge
dans ce matin glacial
VÉRONE VERONAL

Quand je te dis je t'aime
me mord le chacal
et ses dents à ma bouche
me font bien moins de mal
que ces deux mots banals
VÉRONE VERONAL

Pourtant tu me dis
c'est beau VÉRONE c'est joli
je tuerai l'animal
je tuerai l'animal
VÉRONE VERONAL

VÉRONE VERONAL
tu me chantes de toi'
l'Opéra idéal
VÉRONE VERONAL
Quand tu me dis je t'aime
glapit le chacal
et son cri dans ta gorge
injecte dans ton sang
dure drogue fatale
VÉRONE VERONAL

Pourtant je te dis
Oui c'est beau VERONE c'est joli
Affronte l'animal
Affronte l'animal
Alors on se dit
c'est beau VERONE c'est joli
Achevons le chacal
Achevons le chacal
VERONE VERONAL

Qui de nous deux le chacal va déchirer le premier
Qui de nous deux a la Lâch'té de se crever les yeux
Pour ne plus jamais voir *l'autre et lui avoir mal
lui et l'autre avoir mal

VERONE VERONAL
et le chacal sourit
VERONE VERONAL
C'est beau VERONE c'est joli
VERONE VERONAL
et le chacal nous crie
VERONE VERONAL
VERONE c'est fini !

Je n'suis plus à VERONE tant pis
je vois le jour se lever
rue du Faubourg Saint-Denis
dans ce matin glacial
VERONE VERONAL
On s' était pourtant dit
j'suis la rencontre de ta vie hein ?
CAPITALE ! du pour toujours - juré -promis!

Je suis seul chez moi t'es parti
je regarde le jour se lever
sur la rue du Faubourg Saint-Denis
de toi le chacal se nourrit

je n'suis pas vraiment mort tant pis
tu n'es sûr'ment pas mort et puis
le soleil éclaire impérial
la rue du Faubourg Saint-Denis
je suis vivant à PARIS
Adieu VERONE Bonjour PARIS
Alors Bonjour PARIS!

VERONE VERONAL
Je peins ma ville en rouge
dans ce matin glacial
VERONE VERONAL
Quand on me dit je t'aime
se mord le chacal
et ses dents à sa bouche
lui font bien plus de mal
que mes deux mots banals
VERONE VERONAL

Texte: Jean GUIDONI (Paris - Lisbonne)
Musique - Bernard ESTARDY (Saint-André-les-Alpes Août 1989)

Universal Music Publishing & Editions Malambo
© 1990 avec l'aimable autorisation des
Editions Universal Music Publishing.