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affiche fin de siècle 1
Photo François Caillon

 



 LE THEATRE SYLVIA MONFORT
Direction Régis Santon
et
EMC
Productions

Présentent

Du 6 Avril au 9 Mai 1999

Fin de Siècle

Un Spectacle écrit par PIERRE PHILIPPE
créé par JEAN GUIDONI

Arrangements, direction musicale et piano Matthieu GONET
Batterie et percussions Alain BEGIN
Violon Cyril GARAC
Violoncelle Yan GARAC
Alto Frédéric GONDOT
Saxophone et flûtes Jean-Pierre SOLVES

Ingénieur du son Clément HOFFMANN
Assisté de Thierry PAPEGAY
Lumières Lisa BOULOU
Maquillage Sandrine DAVID

Avec la collaboration de Marcel ROTHEL et BRIGITTE BRAINE

JEAN GUIDONI est habillé par CERRUTI

Album :
Fin de siècle Volumes I et II.

 

 FIN DE SIECLE...

Après une éclipse de quinze ans, il fallait bien que nous nous retrouvions, Jean Guidoni et moi, parce que nous avons besoin l'un de l'autre pour retrouver notre voix vraie et renouer avec un vrai dialogue, avec un vrai public ; ce public-là qui attend de Jean Guidoni encore plus qu'un tour de chant.

Il fallait nous attaquer de nouveau à tout un monde obscur et incertain, menaçant sans doute mais finalement drôlatique et cependant adopter pour cela d'autres armes. Nous n'avons pas cherché bien longtemps. La date de notre nouveau compagnonnage nous imposait l'évidence, ce serait "FIN DE SIÈCLE'', et en moi ce titre résonnait un peu comme "FAIM DE SIÈCLE'', parce qu'il me semble d'utilité publique, avant d'entrer dans ce que l'on nous promet, de jeter un regard amplement critique sur cela dont nous sortons, et de mordre encore, sans être hélas rassasié, dans le pain amer du temps passé.

Ainsi sont nées les seize chansons que Jean Guidoni défend de toute son âme, pour la première fois, dans ce beau théâtre.
Un trajet multiforme : train-fantôme et fusée intergalactique ? "Spirit of Saint Louis" ? Orient-Express ? Marche à l'Étoile ou "Titanic" ? On ne se refusera rien et, dans ce vaste siècle, nous avons mis le cap sur tout ce qui semblait parler fort de demain sans cesser de nous faire souvenir d'hier.
Marche avant, marche arrière et bouclons nos ceintures ! Il y en a qui croient encore et toujours que la chanson peut - doit - être immense et sans rivage, et que, d'un tel voyage immobile, le chanteur et son auditoire doivent revenir différents, mieux armés, plus aimants, plus sereins aussi, peut-être comme ceux qui ont choisi d'aller loin.

Pierre Philippe

(texte intégral avec l'aimable autorisation de E.M.C.)


trivia :
Lors de la tournée 2000, "Les Ombres" on été remplacés quelques fois par "Djemila"


 

 

 

 

 

Un jour, Jean Guidoni pénétrait sur la piste du Théâtre en Rond (redevenu aujourd'hui L'Européen) en chantant Je marche dans les villes, proclamation signée Michel Cywie et Pierre Philippe. C'est sur les accents de cette chanson - manifeste que s'ouvre aujourd'hui le spectacle qui marque les retrouvailles du chanteur et de son parolier d'origine. Clin d'œil au passé, mais signal aussi de ce que veut être Fin de Siècle, Jean Guidoni a choisi pour " chanson d'entrée " J'ai marché dans les villes/musique de François Hadji-Lazro/.
Et parce ce que le chanteur passe de l'horizon d'un seul à l'horizon de tous, il enchaîne avec Plein vol/arrangements Matthieu Gonet/, abolition du temps en même temps que premier salut à son art, celui du music-hall.
Mais comment oublier, même le temps d'une chanson, la réalité de ce qui se passe en bas, et loin, du côté de l'enfance, et qui n'est pas toujours du domaine des verts paradis lorsqu'on est né à Toulon/Musique de Patrick Laviosa/.
Compte réglés avec la jeunesse, il est des bilans qui s'imposent. Le cinématographe, art du siècle, du gros - plan révélateur, en fournit le premier volet avec Etoile en morceaux/musique de François Hadji-Lazaro/.
Du cinéma à la peinture, le pas est franchi. Alors, chanter Picasso, Matisse ou Braque ? Non, plutôt raviver le souvenir de ces orientalistes attardés qui ignorèrent sur quel volcan dansaient leurs pinceaux : Voluptés d'Orient/Musique Juliette Noureddine/.
Et parce que certains massacres en appellent à la mémoire de tous les autres, le locataire innocent de la Cité de la Muette ne peut que se répéter J'habite à Drancy/musique de Philippe Dubosson/.
Ainsi, partout, au coin de nos rues, que leurs noms soient inscrits sur les plaques ou effacés à jamais par le temps, se lèvent Les ombres/musique de Jean-Claude Vannier/.
Ombres pour ombres, il est normal que Jean Guidoni ait inscrit à ce programme cette chanson qu'il créa en 1982 et dont la cruauté irrévérencieuse était prémonitoire : Le bon berger/musique de Yani Spanos/.
Et les femmes dans tout ça ? En décidant de revisiter Monocle et col dur/musique de Juliette Noureddine/, Jean Guidoni leur dédie l'hommage extrême qui leur revient, même si c'est au prisme des amours dites "impures "…
L'amour, d'ailleurs, le voici qui fait son entrée dans
Fin de Siècle avec une compression des errements contemporains assortie d'un salut de connivence à Michel Houellebecq : Particules élémentaires/musique de Matthieu Gonet. L'amour, encore. Trois capitales, et le même espoir d'une paix illusoire au sein de l'annonce des menaces, de la présence des oppressions : trois couples aveuglés par le charme d'Une valse de 1937/musique de Romain Didier.
L'un, au moins, de ces amoureux-là peut caresser le songe improbable de forcer l'intimité d'un dictateur à l'instant même de son trépas, d'ouvrir ses tiroirs et d'en extraire ses quatre vérités, et c'est une Berceuse pour le tyran/musique de Didier Goret/.
Rupture. (On sait combien les ruptures sont nécessaires dans un tour de chant…). Parce qu'il a envie de tirer son chapeau à quelques " grands " de son métier sans pour cela oublier de les égratigner là où ça fait mail (ou du bien), Jean Guidoni célèbre Ces chanteurs qui n'aiment pas les femmes…/musique de Patrick Laviosa/.
En rire, bien sûr. En pleurer aussi, peut-être. Parce que Jean Guidoni osa le premier aborder, pour le grand public, le thème des amours divergentes, Les boîtes/musique de Philippe Dubosson/ sont là aujourd'hui pour les envisager dans l'axe si particulier de cette
Fin de Siècle.
Ici, arrêt. La musique laisse un instant la place à la simple parole. Le chanteur se change en conférencier. Parce qu'il veut se souvenir. Se souvenir - avant de quitter ce siècle - de tous ceux qui, comme lui, ont cru conquérir à jamais le cœur des foules tout en sombrant dans l'immense oubli de ce cœur ingrat : Je ne me souviens pas.
Allons, ne soyons pas si pessimistes ! Ce vint - et - unième siècle ne s'annonce pas mal : ne s'ouvre-t-il pas par les merveilles accumulées au sein de La grande exposition de l'an 2000/musique de L.C. Désormes arrangée par Matthieu Gonet/ ?
Et lorsque la fête est finie, la boucle bouclée, le siècle agonisant, ne faut-il pas revenir aux secrets bonheurs d'un retour à l'essentiel, à la sérénité de la nature travaillant à notre accomplissement ? Alors, sans doute, le fantôme de Des Esseintes s'insinue-t-il en nous pour nous convaincre que, pas plus dans cette Fin de Siècle/musique de Didier Goret/, que dans la précédente, rien ne sera donné à l'homme qui ne le laisse dans la croyance d'un futur lumineux en même temps que dans celle de la pérennité du désespoir.

Pierre Philippe.

 

Invitation
carton.

Manuscrit de P. Philippe

Notes par Pierre Philippe.